Le projet Cameroun – Interview de Delphine Coudray

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Interview Delphine Coudray

Quand et où es-tu partie ?

Je suis partie au Burkina Faso en Février 2012 dans le cadre du stage de A2 avec Justine Ayache, Alice Nothhelfer et Stéphanie Trubert. On était logé chez Abdoulaye Kiekieta, le gérant de la ferme sur laquelle nous sommes intervenues.

Comment avez-vous fait pour monter ce projet ?

On avait récupéré le contact par l’association Actions d’Avenir (dont Souheyla Benfrid avait fait partie) qui avait fait construire une bergerie l’année d’avant. On a donc monté le projet nous-même, avec comme principal contact le gérant d’une ferme qui formaient des jeunes sans emploi aux métiers agricoles et de l’élevage. Ils étaient formés et les logés en contrepartie du travail qu’ils fournissaient. La ferme accueillait ainsi une douzaine de jeunes. On a apporté en venant un stock de vêtement, des bottes de pompier et des médicaments.

Quel genre d’activité effectuiez-vous là-bas ?

Nous avions récolté de l’argent (avec la soirée Adduna et grâce aux bourses Mérial et Val de Marne) pour construire une étable sur la ferme. Jusqu’ici il n’y avait que quelques vaches abritées par des poteaux avec de la tôle. On a aussi essayé de faire des analyses coprologiques sur place pour orienter les modalités de déparasitage. Le matériel nous avait été fourni par le laboratoire de parasitologie de l’école et nous avions reçu une formation d’une demi journée à ce sujet. La contention était parfois musclée pour attraper les vaches ! On a ensuite voulu s’attaquer à l’alimentation, mais le troupeau était encore peu fourni donc il était assez difficile de proposer de réelles améliorations. Il nous restait ensuite à faire tout ce qui est note d’état corporel, score de remplissage du rumen, état du poil… En plus de toutes ces activités liées à notre cursus vétérinaire, on participait aussi aux tâches quotidiennes de la ferme.

Comment s’est passé le contact avec les locaux ?

Tout s’est bien passé, on a fait plusieurs soirées avec les jeunes de la ferme. On a aussi visité l’Ecole Nationale de l’Elevage de Santé Animale de Ouagadougou, où on a pu assister à des cours (alimentation, sociologie, système d’élevage), à des TP (abattoir de Ouagadougou, prise de sang, clinique canine). On a fait beaucoup de visites d’autres élevages bovins, ovins, porcins, avicoles avec Abdoulaye, et également d’une clinique vétérinaire et d’une centrale d’achat où on a pu échanger sur les médicaments utilisés. On a aussi visité deux marchés au bétail et une tannerie.

Qu’est-ce que cette mission humanitaire t’a apportée ?

On voulait partir à l’étranger plus particulièrement en Afrique avec un projet humanitaire, travailler avec le « système D », et ces 3 semaines nous a apporté encore plus. D’abord, le projet nous a appris à garder les pieds sur terre, qu’on peut apporter beaucoup de chose avec peu de moyen. On a aussi beaucoup appris sur le fonctionnement d’un pays en voie de développement, sur leur culture et leur façon de voir la vie. Tout ceci grâce aux relations que nous avons développées avec les jeunes de la ferme, mais aussi avec les étudiants et les professionnels de là-bas. Le fait d’être dans un pays différent nous a enseigné comment réagir et aller vers les gens, être avenant en soi.

Quel souvenir gardes-tu de ce voyage ?

L’aspect humanitaire était quelque chose qu’on recherchait et on l’a trouvé. Mais on a aussi essayé de visiter le pays. On a ramené un Djembé ! On a visité Ouagadougou et un weekend on a été à Bobo-Dioulasso voir les cascades de Banfora.

On a gardé quelques contacts via Facebook, et nous avons eu des nouvelles récentes de la ferme par Abdoulaye. Initialement ce projet était destiné à être renouvelé chaque année, mais depuis le conflit au Mali, nous ne pouvons plus partir en stage dans cette région du globe.

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